Baye Fall, missionário - Dakar 2011 Foto:G.Ludovice |
Le mouridisme correspond à ce que l'on appelle les voies ou confrérie soufies que l'on trouve partout dans le monde, le fonctionnement cheikh/disciple, la pratique du dhikr (rappel des noms divins et invocation à l'aide d'un chapelet), poésie et musique sont tous typique du soufisme.
Le mot mourid est lui même emprunté au lexique soufi qui veut dire "disciple".
C'est une forme de religion détachée de toutes possessions matérielles, où l'on fait les choses pour Dieu et non pas pour ou en fonction des autres. Tout se partage, le don de soi est naturel, et la foi en l'humain est essentielle. Le travail est pour eux une valeur très importante.
Mode de vie plutôt que religion – « on ne naît pas Baye Fall, on devient Baye Fall » –, le Baye Fall est essentiellement issu du monde wolof. Ibrahima Fall était wolof musulman, faisant partie de la noblesse Garmi. C'est ainsi que de nombreux éléments de cette tradition wolof (thieddo) à laquelle il appartenait ont été introduits dans la culture Baye Fall, notamment les locks (Njañ), la large ceinture autour de la taille, les boubous et toges multicolores (Njaxaas), les chants religieux rythmés exactement comme les chants wolofs (Zikar), etc...
Les Baye Fall d'origine portaient toujours une arme blanche, de type sabre, machette ou hache, pour se défendre ou pour les travaux agricoles. L'administration coloniale française au Sénégal, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, interdit le port d'armes blanches, par crainte de l'utilisation de ces armes par les Baye Fall lors d'éventuelles révoltes. C'est ce qui explique le port du gourdin chez les Baye Fall d'aujourd'hui, qui a remplacé l'arme blanche.
Le Majjal fait partie des rites Baye Fall. Il consiste à faire la ronde dans le but de mendier, par groupes restreints (Kureel), afin d'acquérir et d'apprendre l'humilité, la souffrance.
Chez les Baye-Fall la pratique du Zikr (chants religieux) qui sont des louanges à Allah, au prophète de l'islam Mahomet, à Cheikh Ahmadou Bamba et ses descendants, et à Mame Cheikh Ibrahima Fall et ses descendants, prennent une grande part de leurs rituels religieux. Les Baye Fall authentiques sont de fins lettrés, ayant une parfaite connaissance du Coran. La langue wolof qu'ils parlent est pure ou très peu altérée par les langues étrangères. En outre, contrairement à beaucoup d'autres musulmans, il ne font pas d'amalgame entre la religion musulmane et la tradition arabe, ils tiennent beaucoup à la tradition africaine. La relation qu'ils entretiennent avec leur marabout, à leurs yeux parmi ce qu'il y a de plus cher, est illustré par le principe du Njebellu, le respect envers le maître spirituel et de ses recommandations (Ndiguël).
Califes des Baye Fall
Le Mouridisme comportant deux branches, la branche Mouride et Baye Fall, toutes deux ont leurs propres califes respectifs, reconnut par tous, les uns comme par les autres. Comme pour la branche Mouride, chez les Baye Fall, la succession au titre de calife est héréditaire.La liste des califes Baye Fall depuis Mame Cheikh Ibrahima Fall :
- Cheikh Modou Moustapha Fall, 1er Khalife, de 1930 à 1950.
- Serigne Mor Tall Fall, 2e Khalife, de 1950 à 1954.
- Serigne Ablaye Fall Ndar, 3e Khalife, de 1954 à 1975.
- Cherif Assane Fall, 4e Khalife, de 1975 à 1980.
- Serigne Abdou Chakor Fall, 5e Khalife, de 1980 à 1984.
- Serigne Modou Aminta Fall, 6e Khalife, de 1984 à 2007.
- Cheikh Dieumb Fall, actuel Khalife depuis 2007.
Position du Baye Fall par rapport à la prière et au jeûnes
En effet, le fondateur du Mouridisme, Cheikh Amadou Bamba Mbacké, face à la grande piété de Cheikh Ibrahima Fall et à sa dévotion extrême, avait prodigué à ce dernier et a toute sa famille "ñoñ" l'arrêt de la pratique du jeûne et de la prière. Dans la langue wolof, le mot ñoñ signifie :diciples y compris la famille. C'est la raison qui explique pourquoi un grand nombre de Baye-Fall, ne pratiquent pas le jeûne lors du mois de ramadan, et ne font pas les cinq prières quotidiennes.Beaucoup de musulmans, mourides comme Baye Fall, critiquent cette attitude, en évoquant le fait que l'arrêt du jeûne et de la prière n'incombait qu'à Cheikh Ibrahima Fall, et non à ses disciples. Pour d'autres, cela concernait tous les suivants d'Ibrahima Fall.
im:wikipedia
Keine Kommentare:
Kommentar veröffentlichen